Yves Béal

10 mai 2009

Yves Béal est formateur et animateur d’ateliers d’écriture, écrivain, coordinateur du projet départemental « Jeunes poètes en Isère » et responsable des Rencontres Internationales des Ateliers d’écriture.

Voici le texte qu’il a écrit sur le “bizarre” :

Bizarre, cette brindille…

Regarde-ça. Tu crois que ce n’est qu’une brindille. Mais à quelle branche de quel arbre fut-elle accrochée ou pire arrachée. Et cette tache sur la nappe, salissure de tomate, grand cru ou vin de table, quoi encore.
Rien d’inquiétant à cette lézarde sur le mur, fente banale dans un quotidien qui s’altère. Et mon regard sur ces petites choses, tu ne le trouves pas bizarre, mon ange. Etre en refus de hasard au point de recevoir le point du jour comme un uppercut au visage et l’appoint demandé par l’épicier comme une marque de défiance.

Regarde-ça. Là où tu n’aperçois qu’un grain de riz sur le bord de l’assiette, je vois un ver immobile en attente d’une bouche innocente qui lui prête son ventre. Et là, ces bras qui s’agitent, de quel brasier ils s’alarment. Rien d’inquiétant à cette brise, haleine ordinaire qui ébranle si peu l’instant. Et ma voix de ces petites choses quand elle se fait filet de falsetto, faussaire, tu ne la trouves pas bizarre, mon ange. Etre en déni s’errance dans le bazar du monde et vouloir des barrières de peur de razzia de tendre.

Regarde-ça. Celui qui entre ou celle, que leur connais-tu d’intention et quel procès se profile avec quelles preuves. Qui est coupable, le gêneur qui dérange ou le gérant qui, ses boites de tout petits pois, range. Quel poids sur ma conscience lorsque j’enterre la demande en omettant de prononcer de la bonne façon le signe surmonté d’un point. Ne demeure à la surface qu’un pont d’interrogation. Et ma question à propos de ces petites choses, tu ne la trouves pas bizarre, mon ange. Etre en sueur, en nage, se ressentir nain dans la cour des géants et s’abriter à se briser dans la risée, la dérision.

Regarde-ça. Ces amants dans ce ténu d’intime unis à l’inutile, tu les penses à l’abri de la nuit dans leur nuit. Ils se pansent comme des chiens à coups de langue sur le poil. Rien ne fuit en apparence dans leur désir ; plongés au désert d’eux-mêmes, ils n’ont pas vu s’approcher la margelle du puits. Quelle est cette ouïe qui me prend le tympan de ces cris de noyés. Rien d’inquiétant à cette huile répandue sur la beauté d’un corps. Et ce décor de petites choses, tu ne le trouves pas bizarre, mon ange. Etre en kit d’assemblage ou de désassemblage, un puzzle irradié et quitter l’étiquette, faire fi du protocole, s’évader. Mais par où.

Yves Béal, février 2009

 

Greg Salsedo

4 mai 2009

Geg Salsedo a participé en tant que coloriste à la bande dessinée Ratafia (voir aussi dans la catégorie “auteurs” Fred Salsedo et  Nicolas Pothier.

voir aussi son site personnel :  http://www.gregsalsedo.fr/

A voir aussi, l’intervention de Greg et Fred Salsedo auprès des collègiens de l’Isle d’Abeau : http://grenoblelille.free.fr/photos/public/ratafia/

Frédéric Clément

30 avril 2009

Frédéric Clément est auteur, illustrateur et plasticien. Il est invité par le réseau des médiathèques du pays St-Jeannais.

www.fredericlement.net

Gilles Granouillet

24 avril 2009

Metteur en scène, comédien, auteur de pièces de théâtre, fondateur de la Compagnie Travelling théâtre et conseiller littéraire à la Comédie de Saint Étienne. Gilles Granouillet animera un atelier d’écriture et une table ronde sur les enjeux et les pratiques des ateliers d’écriture lors de la journée professionnelle du jeudi 14 mai.

Nous avons demandé à Gilles Granouillet comment il était devenu un professionnel de l’écriture. Voici sa réponse :

Je suis né en 1963 à Saint Etienne et depuis j’essaie de faire pour le mieux. Rien, vraiment rien ne me prédestinait à écrire et puis voilà… Ce qui m’intéresse là-dedans ? Donner chair à l’effroyable drôlerie du monde. Principalement…

La biennale et le mail art

3 avril 2009

MAIL ART ou art posté Kesako ??

Moyen de communication, correspondance artistique
Adresser votre création bizarre dans sa forme, son matériau
Inventer des formats, détourner des objets
Libérer les enveloppes par des dessins , des gribouillages…
Affranchir, coller le timbre où bon vous semble
Recevoir, donner : clin d’œil au facteur
Trois conditions incontournables :

- envoi suffisamment affranchi et véhiculé par la Poste

- adressé à Bibliothèque Départementale
99 Rue de La Libération
38300 BOURGOIN JALLIEU
et mention de l’expéditeur

- format de l’envoi : longueur + largeur + hauteur < 1m

Quelques pistes (livres, sites) :
Découvrez l’art postal de Karine Brosse Ed. Ouest France coll. Créapassions
Mail Art de R. Siegmann Ed. Alternatives
Revues : 9 de cœur n°5 « correspondance et art postal »
Dada n°27 « Art et correspondance »
? http://roswitha-guillemin.blogspot.com
? http://perso.orange.fr/reine.shad
? http://denis.charmot.free.fr

Les créations reçues seront exposées sur le salon et soumises au vote du public, un lot sera offert à l’ expéditeur du mail art le plus…bizarre.

Le Passe-livre

3 avril 2009

La Bizarre Biennale

A Livres Ouverts

a libéré les livres !

Partout, vous trouverez des traces de leur passage…

Sur un banc d’un arrêt de bus, dans le Train Grenoble-Lyon, sur le comptoir de la boulangerie de Badinières, dans les bureaux de Poste de Saint-Chef ou de L’Isle d’Abeau et dans bien d’autres lieux insolites encore….

Le passe-livre est en marche !

N’hésitez pas à aller à la recherche de la centaine de livres disséminés dans le nord-Isère ! Goûtez aux histoires écrites par les auteurs invités et venez les retrouver le samedi 16 mai 2009 de 9h à 18h, Halle Grenette à Bourgoin-Jallieu.

passe-livres, n.m.
Domaine : Culture.
Définition : Pratique consistant à déposer un livre dans un lieu public afin que d’autres personnes puissent le découvrir et le faire circuler à leur tour.
Équivalent étranger : bookcrossing. C’est un jeu au quel les lecteurs peuvent jouer avec les livres.
Il a été inventé en Amérique par Ron Hornbaker et on estime qu’il y a chaque jour 500 nouveaux lecteurs qui commencent à le pratiquer, dans le monde. Presque 200.000 joueurs par an !
C’est pour cela que l’on trouve de plus en plus de livres dans des endroits étranges : sur le siège d’un autobus, sur un banc public, sur la table d’un bar…
Attention: ce ne sont pas des livres abandonnés ou perdus. Ce sont des livres “libérés”.

La participation au Passe-Livre se fait avec Internet www.passe-livre.com ou sans Internet.

Si vous trouvez un livre “libéré” indiquez simplement au crayon sur la deuxième page du livre le lieu où vous laissez le livre ou bien celui où vous l’avez trouvé et à quelle date. Si ce livre passe dans les mains d’un passeur qui utilise Internet, il s’occupera de reconstruire sur le site tout le parcours du livre.

Renseignements : Biennale A Livres ouverts - Pôle Animation :

04 74 43 25 60

b.pradier at cg38.fr (remplacer at par @)

http://livresouverts.free.fr

Robert Belfiore

17 mars 2009

Robert Belfiore est invité par la médiathèque de bourgoin-Jallieu.

Voici ce que cet auteur nous dit à propos de l’écriture :

« Aujourd’hui, quel que soit le public auquel je m’adresse, adultes ou enfants, il me faut au moins créer une extravagance par livre : une fée, un monstre, une planète mystérieuse, un savant fou, un château hanté, un petit homme vert… »

A cette adresse, découvrez le site de robert Belfiore : http://krikitu.free.fr/

Carine Fernandez

27 février 2009

Carine Fernandez rencontrera les élèves du lycée Elie Cartan à La Tour du Pin.

Nous avons demandé à Carine Fernadez ce qu’ évoquait  pour elle le “bizarre”, voici le texte que ce thème lui a inspiré :

LES AILES DU BIZARRE

Le mot vous bourdonne à l’oreille comme un vol lourd de frelon, vous interpelle, vous importune. Un malaise dont on ne se défait pas d’une tape. Un danger.

Car il y a d’abord la vibration des sons: le “biz”, la bise, le baiser des labiales, puis la dentale sur laquelle la pointe de la langue vient siffler. L’éclair du Z, matrice du bizarre. Il suffit d’ouvrir le dictionnaire à la lettre Z, porte étroite du club très select, réservé aux mots VIP, où le zénith côtoie le zèbre, le zoo, le zeugma, le zélote et l’imprédictible zigzag. Je reste fidèle aux surprises du Z accroché comme le grelot du serpent crotale à la dernière lettre de mon nom: Fernandez. Sifflez serpents, tressés en couronne au-dessus de nos têtes!

A des lecteurs qui me demandaient pourquoi j’avais appelé l’héroïne de la Servante abyssine, Zinesh, je me souviens avoir répondu : “parce que de tous les prénoms Erythréens c’était le plus bizarre”. Une raison suffisante.

Le bizarre ne se définit pas. Comment se conformerait-il à une définition? Il est le non conforme. Le bizarre, c’est ce qui résiste. Qui échappe aux représentations et loin de vous laisser la sensation étrange, mais réconfortante, du déjà vu, de l’anamnèse, il vous claque au nez son incongruité de jamais vu. Le bizarre ne se laisse pas identifier. Comment le reconnaîtrait-on? Il n’a pas son semblable. Il ne ressemble à rien. C’est ce qui inquiète, cette charge obscure de mystère. Les terreurs du fantastique ne sont pas loin.

Le bizarre est inclassifiable, il est contamination, hybridation, déséquilibre, vertige qui fait vaciller les catégories du juste, du bon et du beau. Du beau parlons-en. Les déclarations de Baudelaire, convaincu que le “beau est toujours bizarre”, au-delà de la provocation du dandy à la veste au col d’entonnoir, prompt à épater le bourgeois, du décadent et de l’amoureux de la modernité, nous rappellent le traducteur de Poe qui sut restituer le comique luciférien de “l’ange du bizarre”.

Le bizarre piège le rêve et l’ombre, c’est ce que revendiqueront les Surréalistes, apôtres du bizarre. Breton dans son Anthologie de l’humour noir dresse catalogue des arpenteurs de ces terrae incognitae du bizarre où le rire se fait grimace - ou le contraire -; où l’imagination s’affirme résolument comme la folle du logis, défilé de bien jolis monstres qu’on croirait échappés des toiles de Bosch, nous soufflant que le bizarre serait fils de Folie. De Folie, mais aussi de Liberté.

A propos de l’écriture :

« J’écris pour les mêmes raisons que je lis, parce que, comme le répétait Flaubert, la vie m’embête. La vie toujours trop lourde, trop lente, qui manque de « tension » où les événements se noient et se délitent absurdement. Rien n’a de sens sauf dans les livres »

Olivier Ferra

27 février 2009

Olivier Ferra rencontrera les élèves du collège de Morestel. Pour découvrir le travail d’illustration d’Olivier Ferra sur le Tibet rendez-vous sur son site :

http://dolma.over-blog.com/

Pour télécharger les notices BCDI de ses livres, cliquez sous le lien ci-dessous puis enregistrez la page sur votre ordinateur.

noticesferra

Voici la réponse d’Olivier Ferra quand on l’interroge sur son rapport à l’écriture :

J’ai toujours voulu raconter des histoires, j’ai toujours dessiné, surtout de la BD. Du coup, je fais les deux. Plus à l’aise dans l’image, c’est surtout elle qui me fait voyager partout où je ne suis pas encore allé, et finalement le voyage imaginaire est toujours le plus beau…

Béatrice Fontanel

27 février 2009

Béatrice Fontanel est invitée par les médiathèques du réseau St Jeannais.

Voici ce qu’elle nous explique sur son rapport à l’écriture :

« Poète,iconographe,et« ménagère cannibale », j’oublie souvent que je n’ai plus onze ans. J’écris pour les petits et pour les grands. Je suis écrivain comme on est haltérophile et je viens de publier mon premier roman adulte aux éditions Grasset, L’homme barbelé ».